En Septembre 2012, je suis montée dans cet avion avec les larmes aux yeux direction Montréal. Des au revoir émotifs aux bras de ma maman et de ma sœur qui m’avaient déposer à l’aéroport. Et puis, tout est allé très vite ! Je venais de refermer un énorme chapitre de ma vie, pas du tout consciente de ce qui m’attendait. 8 heures de vol plus tard, me voilà à Montréal. Mr Pain d’épice en revanche, m’attendait à l’aéroport tout excité.
Je ne vous cache pas ma surprise sur la route nous menant à la maison, car oui Mr Pain d’épice vivait au Canada depuis déjà dix ans. J’étais sans voix. Ce n’était pas du tout comment j’imaginais le Canada (petite française de l’époque pour qui Montréal = TOUT le Canada). C’était MOCHE, VIEUX et DÉMODÉ. J’étais choqué de l’état des routes, de l’architecture dégueulasse, mais le québécois écrit m’amusait déjà.. bref le dépaysement total ! Alors qu’est-ce que j’aurais voulu savoir avant de partir?
Les Papiers Administratifs.
Entre la France et le Québec, il y a des accords spéciaux qui avantagent les touristes français. Avec le passeport français, nous avons le droit de séjourner pendant 6 mois au Québec sans avoir à quitter le territoire. Pour le reste du Canada, ce n’est que 3 mois. Lorsque je suis arrivée au Canada, mon but était de rester six mois, alors je suis venu en tant que touriste avec simplement mon passeport français. Deux mois après mon arrivée, on a décidé de lancer les démarches pour que je devienne résidente permanente en me faisant parrainer par mon mari.
En tant que touriste, je ne pouvais rien faire, ni me soigner, ni travailler, ni étudier ! Je devais prendre mon mal en patience en attendant cette foutue Résidence Permanente ! (L’équivalent de la carte de séjour en France ou de la Green Card aux États-Unis).
Si c’était à refaire, je ne serais jamais venu avec un statut touriste ! Je suis tombée malade pendant cette période et, juste pour consulter un généraliste, il fallait payer $200 !
Patience, Déception, Peine, tu subiras !
L’immigration n’est pas à prendre à la légère, même si on est submergé par l’excitation de refaire sa vie ailleurs et de relever de nouveaux challenges, ce n’est jamais facile. Alors, il a fallu être très patiente… Très vite, je comprends qu’il faut passer par plusieurs étapes avant d’avoir un statut ! Attendre sa résidence permanente pendant six mois, attendre pour obtenir l’équivalence de ses diplômes, attendre pour perfectionner son anglais, attendre et attendre pour décrocher un job… Bref TOUT paraissait long et je ne voyais pas la lumière au bout du tunnel. Venant de France, diplômée et avec de l’expérience dans de grosses multinationales, à aucun moment j’ai pensé que j’allais avoir du mal à décrocher un boulot dans mon domaine. Alors déception sur déception, je découvrais la culture québécoise et essayait de m’adapter pour réussir.
J’aurais voulu connaitre la culture québécoise et canadienne avant de venir, savoir comment le marché du travail fonctionne, l’importance des langues et du réseau. Que tout fonctionne avec les références et les connaissances. Que le chemin n’allait pas être si simple que ça…
L’Organisation des Retours en France.
J’ai commencé à travailler à plein temps lorsqu’on est parti s’installer dans l’ouest du pays. J’ai pris une énorme claque, lorsque j’ai signé mon premier contrat d’embauche en découvrant qu’on avait le droit qu’à 10 jours de vacances après la première année d’embauche ! Je devais travailler 12 mois d’affilé pour enfin puiser sur mes 10 ridicules jours de vacances ! J’habite à 12h de vol de Paris, vivre si loin de sa famille et n’avoir le droit de les visiter que deux semaines, ça fait mal !
Organiser les retours n’est pas simple, si je veux profiter de mes neveux, il faut y aller pendant les vacances scolaires, mais les prix flambent ! J’essaie de toujours être présente lors des moments importants (Mariage, naissance..) au détriment de mes envies ! Deux années de suite que je vais à Paris en Novembre, c’est vraiment pas la saison idéale ! Alors oui… quand on vit au Canada, c’est compliqué de planifier les vacances avec si peu de congés ! #DesRadinsCesCanadiens
Maintenant, est-ce que j’aurais aimé connaitre les points positifs avant de venir ? Oui et non ! Je ne me suis pas du tout documenté sur le Canada. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en venant vivre au Canada. Je savais juste que c’était un pays qui me faisait rêver depuis toute petite, ainsi que l’Australie d’ailleurs… Faut croire que la distance me faisait rêver… Avec le recul, je pense que ce n’est pas plus mal, car ma découverte du pays, de la culture, de la langue etc… toutes ces petites choses tellement locales qui me surprenaient et me faisaient sourire m’aidaient à tenir dans les moments les plus difficiles de l’immigration.
« Cet article participe au RDV #HistoiresExpatriées organisé par le blog L’occhio di Lucie »
Et voici les autres billets des participants à #HistoiresExpatriées :
- Alice, Kingston, Canada – Memories from Anywhere
- Cécile, Toronto, Canada – Analepses Vagabondes
- Pauline, Montréal, Canada – La Maudite Française
- Kenza, Winnipeg, Canada – Cups of English Tea
- Andréanne, Montréal, Canada – AndyCurly
- Perrine, Vancouver, Canada – Du nord au Sud & D’Est en Ouest
- Hélène, Mexico, Mexique – A French in Mexico
- Sophie, Reykjavik, Islande – Au Sud du Pôle Nord
- Lucie, Venise, Italie – L’occhio di Lucie
- Adrienne, Cambridge, Angleterre – Madam’Dree
- Lucie, Ipswich, Angleterre – My Tour du Globe
- Stéphanie, Liverpool, Angleterre – Voyage RoadTrip
- Ophélie, York, Angleterre – Evil from paradise
- Jéromine, Athènes, Grèce – L’Archi Voyageuse
- Clem, Leicester, Angleterre – The Green Frog
- Miss Melon, Londres, Angleterre – Traveling petit pain
- Angélique, Kaolack, Sénégal – FoguEscales
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