Un nouveau témoignage vient s’ajouter à cette belle série que j’ai lancé fin 2019. L’idée étant de vous donner une vision réaliste sur l’expatriation au Canada et surtout, un retour d’expérience de profils différents à travers le Canada. Je trouve ce temoignage excellent car quelque part je rêve d’être à leur place ! Myriam & Tanguy sont sur le point de réaliser un projet fou, ambitieux et magique…
À lire ou à relire:
- Caroline et Frédéric en PVT dans la Région de Charlevoix, QC
- Entre Permis d’Études et Permis de Travail à Montréal, QC
- Manon et Luc, deux Toulousains installés à Montréal, QC
- Jérôme & Chloé Impatients de Quitter Montréal !
- Pauline évoque le problème du manque d’heures de travail
- Le Problème De l’Isolement Social, La Famille Brocard Raconte…
- Une Double Immigration pour Morgane, Après Montréal, Vancouver !
- Après Deux Reconversions Professionnelles, Cap vers Montréal ! La Famille Delvallez raconte…
- Valentine, à Whistler, BC
- Léa, future Expatriée au Canada, la préparation et le financement du projet.
- D’un PVT Imprévisible à Une Demande De Résidence : Le Parcours Plein de Surprises De Khalida Et Sa Famille
- Loubna & Grégory Vivent au Manitoba Depuis 4 ans…
- Après Avoir Tout Essayé Pendant Un An à Montréal, Cap Vers Vancouver Pour Élodie & Dahdjim
- Marie a choisi l’ouest canadien. Après l’Alberta, le Yukon !
- Astrid du Blog Fringinto vit à Toronto, ON
- Un Parcours Semé d’Embûches pour Laura à Toronto, ON
- De la Belgique à Vancouver au Yukon !
- Maud a eu Recours à l’Entrée Express
- Sandrine et son Mari ont Choisi de Rentrer en France après 4 ans au Québec
- Audrey a Adopté Moncton Depuis 6 ans Maintenant…
La fine équipe: Myriam et Tanguy + Coco & Chanel + Philibert
Nous sommes arrivés à Toronto en 2016 en tant que résidents permanents, après avoir fait les démarches directement depuis la France. Les expatriés Français passent souvent par la case PVT avant d’entamer la RP, afin de faire valoir leur première expérience canadienne dans leur dossier. Mais il est possible d’en faire la demande directement en fonction des profils (niveau d’études, années d’expérience, secteur professionnel, etc.). C’est ce que nous avons fait, sans n’avoir jamais mis les pieds au Canada de notre vie. C’était un pari !
Tanguy a fait le voyage en premier en Juin, avec pour objectif de trouver un travail et un appartement, avant que Myriam et les chats n’arrivent en Octobre. Compte tenu de son métier (développement informatique), il nous semblait plus simple pour lui de trouver un emploi rapidement, et ainsi permettre de construire un “credit score”, important pour le premier logement. Cela a également permi à Myriam de finaliser notre départ de France (déménagement et préparation des dernières affaires).
Prendre ses animaux en expatriation peut être délicat. Il peut être soit compliqué de trouver un logement temporaire qui va les accepter, soit trop stressant pour l’animal de changer trop souvent d’environnement.
Après deux mois à travailler, Tanguy remplissait assez de critères pour ouvrir un compte bancaire avec une carte de crédit, finaliser les démarches auprès du gouvernement, et trouver un appartement en condo (que nous occupons toujours à l’heure actuelle).
Le premier choc à l’arrivée était plus que positif. Venant de l’Est de la région parisienne, nous avons été surpris à quel point on peut être détendu dans une ville aussi dense que Toronto. On ne se rendait pas compte du stress de la vie à Paris, devenu normal pour nous : les gens qui font la gueule, qui poussent, devoir faire attention à son sac ou son téléphone en permanence, fermer ses poches dans la foule… Tout cela devient un reflexe, mais c’est en réalité une tension constante. Ici, rien de tout ca. Sans être un monde parfait, tu peux te balader le sac a dos ouvert, ou faire tomber tomber quelque chose dans la rue, il y a plus de chances que quelqu’un te le fasse remarquer plutôt qu’il ne cherche à te voler. C’est sûrement très cliché de dire que les Canadiens sont gentils, mais je dirais qu’ils sont respectueux. Ils comprennent le concept de communauté et que tout le monde doit bien agir pour éviter que ça parte en sucette. Ils n’aiment pas le vol ou les arnaque, du système ou d’autrui. Il y a des exceptions bien entendu, surtout que Toronto est constitué a plus de 50% de nouveaux immigrés. Mais honnêtement quand tu vis comme ça, la premiere fois que tu va voir un billet de 20 Dollars tombé de la poche de quelqu’un, tu vas lui rendre, car tu veux pas briser ce cercle si agréable.
Le deuxième choc s’est produit dans le milieu de l’entreprise. Nous étions persuadés que les différences culturelles ne seraient pas énormes (après tout on regarde des films Américains et des Series TV depuis toujours, en VO qui plus est), mais la différence des relations humaines au travail est réelle.
Le Canadien n’aime pas le conflit. Le Canadien ne dit pas non. Le Canadien ne parle pas du négatif.
Le Canadien est le maître du politiquement correct.
Sachez qu’en tant que Français c’est GENIAL, au debut seulement. C’est aussi pour ça que beaucoup de nouveaux arrivants ou des personnes qui ont fait des courtes missions vous diront que les canadiens ADORENT les Français. Car quand tu ne fais que écouter les mots qu’ils disent, oui nous sommes géniaux, les meilleurs, on travaille trop bien. Mais lire entre les lignes prend du temps, et comprendre qu’ils disent oui en souriant, veut parfois dire non…. c’est subtile.
En France on a la critique facile, rien n’est jamais assez bien et quand on fait du feed back c’est uniquement sur le négatif. Ici, c’est l’inverse, mais du coup, pour comprendre les axes d’améliorations, ça demande d’apprendre à marcher sur des oeufs. Si vous en cassez un, attention le Canadien est vite choqué et peut se vexer. Notre franc parler, sachez le, gène souvent et fait peur.
Mais c’est comme tout le reste, ça s’apprend, et c’est aussi l’objectif de l’expatriation.
Le troisème n’est pas un choc mais plus un constat.
Nous avions choisi Toronto pour un changement culturel et l’envie d’être entourés par des personnes anglophones . 3 ans plus tard nous devons reconnaitre que 80% de notre entourage est français!
Certes nous avons toujours la difference culturelle au travail et au quotidien dans la ville, mais il n’est pas si simple de se faire ami avec les personnes sur place depuis toujours. Et j’insiste sur ce dernier point.
Il faut comprendre que lorsqu’on s’expatrie on est à la recherche de la relation humaine et amicale, mais les locaux ont déjà leurs propres vies. Leur groupe d’amis de High School ou University, leur groupe du sport et autre activité. Ils n’ont pas besoin, ou pas de place, pour nous dans leur vie, ce qui est normal.
Résultat, après 6 mois à faire facilement des rencontres dans les soirées, mais ne créant aucun lien durable, Myriam a commencé à organiser des soirées tous les mois pour les expat. Et rapidement, ce sont devenues des soirées uniquement entre Français.
L’envie d’être avec des Francais revient forcément au bout d’un moment, car c’est le même humour, les mêmes références culturelles, et c’est toute de suite plus fluide. Seuls les Français comprennent le concept de « on se fait un apéro, qui prend le fromage, le pain ou le vin? ». Au Canada c’est plutôt “on se retrouve chez quelqu’un mais chacun amène son alcool”, parfois la nourriture est partagée mais souvent ils mangent à 17/18h chez eux avant. Et tu te retrouve chez quelqu’un à 19H30 à enfiler le paquet de chips car tu es la seule affamée.
Résultat, même si comme beaucoup on a voulu éviter retrouver un univers Francophone, on a doucement replonger dedans.
Un conseil pour rencontrer du monde : avoir un chien ça aide énormément !! Les Torontoniens sont fous des chiens et il y a meme des RDV réguliers dans certains parcs. C’est vraiment une folie. Et surtout pour une bonne intégration de votre 4 pattes, n’oubliez pas de lui faire son propre compte instagram! haha
Le quatrième point est quelque chose que nous avons réalisé au cours de cette dernière année. Notre regard sur l’immigration a énormément changé, étant nous même aujourd’hui les immigrés. En France quand vous entendez, « Ca fait xxx années que la personne est là et elle parle pas un Français impeccable » ou « non mais ces xxx toujours à trainer ensemble ils se mélangent pas ». Et bien vivre dans un nouveau pays sans connaitre personne, ça ouvre les yeux. Déjà nous sommes un couple, ce qui est genial car ça aide (payer les loyers de Toronto, ne jamais être vraiment seul…). Mais à la maison on parle Français. Avec la majorité de nos amis aussi. Alors on est jamais à 100% en anglais.
Comme je le disais plus haut, les locaux n’ont pas de place dans leur vie pour toi, alors oui tu te retrouves avec ta communauté. Et tu en as besoin, de retrouver certaines habitudes, la nourriture… tu ne peux pas l’effacer et ça te rend heureux.
Aujourd’hui on connait les difficultés de l’immigration, et surtout l’impact moral d’être éloignés de tout. Et je dis ça en reconnaissant qu’on a une vie « facile » comparé à la majorité de l’immigration mondiale. On a tous les deux trouvé des jobs en moins d’un mois, on a eu un appartement neuf et on a les moyens de bouger autour de Toronto et d’aller voir nos familles. Et surtout, nous avons choisi d’immigrer. Bref ça fait quand même réfléchir sur beaucoup d’idées préconçues.
L’expatriation, ce n’est pas toujours facile. Evidemment, la famille et les amis restés en France allaient nous manquer. La nourriture, on s’y attend et on s’y prépare. Mais même si nous sommes toujours convaincus que nous avons fait le bon choix et que nous sommes heureux dans cette nouvelle vie, il arrive des moments de faiblesse, des coups de mou, où certaines personnes ou choses viennent à manquer un peu plus fort. Mais comme c’est notre choix, on ne se sent pas légitimes à se plaindre auprès des gens en France. Et c’est dans ces moments là que seuls les expatriés peuvent comprendre, écouter, et s’entraider.
Niveau système de santé, les vétérinaires, les impôts, l’administratif en général, nous n’avons pas rencontrer de difficultés majeures en 3 ans, pour beaucoup de choses nous trouvons que c’est mieux et plus simple.
Nous aimons beaucoup la ville de Toronto, même si c’est la seule ou nous avons vécu jusqu’à présent. Amis Francais obligent, nous nous rendons souvent à Montreal en weekend, ce qui nous a un peu permi de comparer et nous conforter dans notre choix. Souvent les gens disent que c’est une ville froide, sans âme, juste des buildings à l’américaine. Ce qui est vrai pour le centre ville. Mais la ville a plusieurs visages, entre les maisons victoriennes, Bloor West (qui fait beaucoup penser au nord de Londres) et surtout la nature. High Park, les iles, et autour de la DVP, autant de havres de paix qui font qu’en 15min on a complètement oublié qu’on est dans une immense metropole.
Sans oublier un de mes sujets favoris, les animaux sauvages de la ville. Les raccoons et les écureuils que les français aiment tant, alors que les canadiens préfèrent les écraser. Les coyotes, renards, putois, opossums et autres petits carnivores. Et les magnifiques Faucons et vautours qui volent au dessus de la ville pour manger les rongeurs et pigeons. Je suis en total amour de cette vie sauvage encore possible dans la ville. Nous avons aussi la chance de dire qu’on en voit régulierement alors que nous sommes en plein centre ville (Bloor and Yonge).
Mais le Canada c’est immense. Il revient aussi cher et long de retourner en France que d’aller sur la cote ouest vers Vancouver. Et avec 2 semaines de vacances par an, c’est dur d’en faire le tour.
C’est pour cela que nous nous lançons dans une nouvelle aventure, un Road Trip en Nord Amérique.
Nous nous lançons dans la « Vanlife », c’est à dire vivre dans un Van à temps plein, que nous aménageons nous même. Nous avons choisi un Ram Promaster, dans lequel nous tenons entièrement debout. Nous avons construit un lit, une cuisine et meme une douche (sur laquelle nous travaillons encore).
L’objectif est de voyager avec notre chien dans notre “maison sur roues”, utiliser notre énergie solaire, dormir et cuisiner sur la route, bref voyager de manière économique et écologique.
Vous avez sûrement vu des films ou reportages sur le sujet, mais il y a un point sur lequel nous n’étions pas prêts : la communauté de dingue qui existe autour de ce mode de vie. Depuis que nous nous sommes lancés, même en pleine construction, nous avons participé à des rassemblements de “Vanlifers”. Et c’est incroyable de voir le nombre de personnes et les différents types de profils qui ont fait ce choix.
Un point commun : des gens ouverts d’esprit qui veulent réduire leur impact sur terre, tout en découvrant un maximum.
Pour le coup, c’est une communauté à 95% anglophones, constituée de beaucoup de nationalités. Mais nous avons rencontré majoritairement des canadiens et américains pour le moment, et compte tenu de notre parcours, cela risque d’être principalement le cas.
Mars 2020 sera le debut du voyage et de l’aventure, à travers les Etats Unis et le Canada, en passant par L’Alaska. Nous espérons faire un peu de Mexique, mais on veut surtout prendre notre temps.
Si vous voulez en savoir plus, comment se lancer, ou juste voir tout ce qu’on va traverser (aussi bien les lieux que nos états d’esprits !) vous pouvez nous suivre sur Youtube et Instagram.
Je tiens à remercier énormément Myriam et Tanguy qui ont prit le temps de partager leur histoire avec nous. Je vous invite à découvrir leur chaine YouTube pour suivre leur roadtrip en Van à travers l’amerique du nord et sur Instagram. Si vous souhaitez à votre tour témoigner et rejoindre cette belle série de témoignage, n’hésitez pas à m’envoyer un message en privé sur mon Instagram. À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié français !
Ferdy ♡