Un petit mouvement s’est lancé il y a deux petites semaines sur ma Story Instagram, où j’ai fait part de mon exaspération en vers les médias français à vendre du rêve aux français qui veulent s’expatrier au Canada. J’ai alors proposé de recueillir des témoignages afin de donner une vision réaliste sur l’expatriation au Canada et surtout, un retour d’expérience de profils différents à travers le Canada. J’ai reçu beaucoup d’intérêt et les témoignages se cumulent sur ma boîte de réception. C’est donc avec grand plaisir que je lance cette série de témoignages sur le blog. Régulièrement, je publierai les témoignages reçus et je respecterai leur anonymat lorsque celle-ci sera demandée, le sujet étant quand même assez sensible…
Bonjour, je me présente Caroline, 35 ans, arrivée au Québec depuis maintenant un an en compagnie de mon mari, Frédéric (34 ans) et de notre chat Evinrude (10 ans). Nous avons chacun un PVT en poche. Nous nous sommes installés dans la belle région de Charlevoix dès notre arrivée car nous avions tous les 2 un emploi qui nous attendait dans la ville de La Malbaie. Nous avons depuis chacun changé d’employeur. 😉
Je suis originaire de Brest et mon mari de Reims mais nous habitions en Bretagne depuis 7 ans lorsque nous avons décidé de tout quitter pour vivre notre aventure au Canada. Nous avons tout vendu (maison, meuble, voitures…), notre vie française se résume maintenant à un mini conteneur de 3 mètres cubes que nous comptons faire venir ici si nous parvenons à rester.
J’étais formatrice pour adultes en France et mon mari pâtissier. Je n’étais pas spécialement venu ici pour travailler dans mon domaine, j’avais envie de sortir de ma zone de confort et de découvrir autres choses. Le Canada offre cette chance de pouvoir appliquer sur des postes mêmes sans diplôme ou expérience. Je travaille donc pour la Sépaq et j’adore ça. Mon mari, lui, a trouvé un poste dans son domaine.
Notre choix de venir ici et parti d’un road trip que nous avions fait en 2017, on avait tellement aimé ça que l’on ne voulait plus revenir en France. Alors dès notre retour nous avions laissé notre candidature pour le PVT.
Nous sommes venus ici dans le but de vivre une expérience, de sortir de notre petite vie bien rangée, de faire des rencontres, de découvrir une nouvelle culture, un nouveau pays mais aussi, pourquoi pas, y rester si on se plait.
Nous n’avions rien idéalisé en arrivant, on s’est juste dit « on y va et on verra bien sur place ». Et franchement on n’est pas déçu, bien sûr que tout n’est pas parfait (mais l’endroit parfait n’existe pas) mais on aime notre nouvelle vie. Nous l’avons rendue bien plus simple que la vie que nous menions en France, on se crée beaucoup moins de besoin, on profite de chaque instant afin de n’avoir aucun regret si notre aventure ne devait durer que les 2 ans qu’offre le PVT.
Nous avons fait le choix de vivre en région car nous n’aimons pas les grandes villes, il n’était pas du tout envisageable pour nous de s’installer à Montréal.
Nous n’avons rien trouvé de difficiles mais il y a des choses qui nous ont surprises, amusées, choquées même parfois. Nous rions beaucoup lorsque l’on vit les choses pour la première fois (le premier cinéma, le premier lavage de voiture au lavage automatique, la première fois que l’on passe à une caisse automatique dans un magasin…)
Ce que nous aimons / apprécions :
- L’accueil que nous ont fait les québécois à notre arrivée (mon boss est venu nous chercher à Montréal (depuis Chalevoix) car il ne voulait pas que l’on dépense de l’argent dans la location d’une voiture)
- Les grands espaces, la nature, la propreté, le respect, la politesse, l’aspect sécuritaire, …
- L’entraide et la gentillesse des gens.
- Avoir le sentiment qu’ici rien n’est impossible.
- L’accent et les expressions québécoises que nous adorons.
- Le partage avec les québécois.
- Pouvoir cumuler plusieurs emplois.
- Les offres de bienvenus auprès des banques et des opérateurs téléphoniques.
- Le fait de pouvoir sous-louer son appartement.
- Le sentiment de ne pas être jugée.
- Le rythme de travail qui est vraiment cool.
Ce qui nous a surprit / choqué :
- Le nombre de français qui résume le Canada à la ville de Montréal (je parle des différents retour d’expérience que l’on peut trouver sur le net).
- Le fait que tu signes un contrat de travail mais que l’on ne te garantisse pas de pouvoir faire réellement tes heures.
- Les emplois syndiqués : les syndicats ont un réel impact sur le travail (tant en positif qu’en négatif)
- On parle la même langue (le français) mais le vocabulaire est vraiment différent.
- Les québécois n’aiment pas l’hiver 😉 !!!
- Le permis de conduire et l’immatriculation qu’il faut payer tous les ans.
- Les démarches auprès de l’immigration pour l’obtention de la résidence permanente qui sont compliquées, longues et très couteuses.
- Le prix des forfaits pour Internet, TV et cellulaire.
- La déclaration d’impôts qui est très complexe.
- Les adolescents qui travaillent très jeunes.
- Le nombre de Mc Do au m2.
- Les enquêtes de crédit pour louer un appartement.
- Le fait de se sentir mêlé comme un jeu de carte lorsque l’on fait son épicerie au début.
- Les prix sans les taxes et sans les pourboires (un peu perturbant au début mais on s’habitue vite)
Nos Conseils :
- L’importance de bien se documenter avant le départ (Internet, livre, émission…) mais de façon rationnelle.
- De faire au minimum un voyage ici avant de démarrer des démarches d’immigration depuis la France.
- De ne pas comparer la France et le Canada, même si on le fait tous, ne pas le faire ouvertement car on risque de vous prendre pour un maudit français. 🙂
- De ne pas se poser trop de questions car il y aura toujours du positif et du négatif, peut importe le choix que l’on fait. C’est une expérience qu’il faut vivre, chacun à sa façon.
- Ne pas trop se rapprocher de communauté de français car on a tendance à comparer avec notre vie française et ce n’est pas la meilleure chose pour vivre pleinement son expérience.
- De ne pas transposer votre vie française ici (autant rester en France dans ce cas là). Si vous faites le choix d’immigrer au Canada (ou ailleurs) il faut avoir la capacité de sortir de sa zone de confort et de s’ouvrir au nouveau pays qui vous accueille.
- Ne vous poser aucune limite, votre propre limite c’est vous, et vous seul.
Je tiens à remercier Caroline et Frédéric qui ont pris le temps de partager leur histoire avec nous et j’espère que leurs conseils vous seront bénéfiques.
À très vite pour un prochain témoignage d’expatrié français !
Ferdy ♡